Jour J - Professeur Yoshi

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C'était aujourd'hui. Ce jour ci. C'était en ce jour d'hiver rude et agaçant que mon père avait décidé de me livrer aux mains de Pokemons. Personellement, j'avais jamais vraiment aimé ces espèces d'animaux bizzares. Mais si ça pouvait m'éloigner des deux pestes, pourquoi pas ? Et si ça pouvait m'éloigner du lycée ? Pourquoi pas ? Ca m'attirait étrangement, de partir de la maison familiale, d'oublier le lycée, d'oublier ma soeur, d'oublier son idiote de copine. D'oublier les parents, d'oublier mon stress permanant. Je m'étais habillée simplement. Un jean, un tee shirt noir, ma veste en cuir fétiche, mon écharpe de deux mètres grise taupe, mon berret gris. Dans mon sac en bandoulière, j'avais mis quelques vêtements de rechange, mes sous - mon père m'en avait donné des tonnes pour que je me nourrisse correctement, comme il dit -, mon paquet de clopes, une tablette de chocolats, une carte, des bouquins sur les pokemons, mon MP3 - on sait jamais -, et mon magazine préféré du mois dernier.

J'arrivais à Bourg en Fleuve. Un panneau où il y avait écrit en lettres grasses, noires, et accueillantes « Bienvenue à Bourg en Fleuve ! Et surtout, Bonne visite ! ». Rien qu'à lire ces deux phrases, je me marrais. Franchement, qui on était pour dire ça devant une ville ? Je soupirais, me retenant de sortir une cigarette de mon paquet. Il ne fallait pas que je redevienne accros. Pourtant, je l'étais. Serrant les lèvres, je me dirigeais vers le laboratoire qui était indiquer dans la brochure que m'avait donné papa. Je toquais à la porte, et rentrais.

La salle était circulaire, en un sérieux bazzare, et, au fond, un homme aux cheveux noirs, avec des lunettes XXL, entrain de lire un livre sur on ne sait quoi.

« Bonjouur m'sieuur ! J'viens pour avoir un Pokemon, j'aimerai « commener une aventure ». C'est possible, s'il vous plaait ? »

Ma soudaine cordialité m'effrayai brusquement.

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"Tu ne devrais pas le déranger quand il est sur le point d'aboutir à la fin d'une de ses recherches. Il est tellement plongé dans cette dernière qu'il n'en dort presque plus, ne s'alimentent plus jusqu'à qu'il finisse par atteindre son but. Quand il est dans cet état il pourrait certainement devenir violent envers la personne qui l'aura dérangé. Je l'ai déjà découvert complètement évanouie à cause de cela, ce fut ma seule erreur d'avoir voulu l'aider. Bref ! Je serais toi, je reviendrais une autre fois, ou je m'adresserais à quelqu'un d'autre."

Ce que venait de dire l'assistant était complètement idiot puisque le seul être humain outre le professeur et la jeune demoiselle elle-même n'était que lui-même. Il tenait dans ses bras une pile de papier pas vraiment ordonné et dont, ci-et-là, des feuilles sans réchapper. Il cherchait certainement quelque chose puisqu'il allait à droite et à gauche, cigarette en bouche, répandant de sinueuses formes brumeuses après son passage, sans trouver ce qu'il semblait espérer voir. Il dut pousser Higan du pied, le Voltali de Yoshi, qui dormait actuellement sur un amas de papier. Il dut d'ailleurs tenir son propre paquet à une main plaquée contre son torse et dégager le fatras avec l'autre. Et comme s'il venait de trouver l'aiguille dans une meule de foin, il venait d'attraper une corbeille noire, y jetant finalement sa pile de paperasse semblant inutile. Une thèse complètement raté sur l'effet de l'huile abrasive produite par les pokémons feu aux contact de l'acier ou de la roche. Il était parti dans un chemin tortueux, il avait eu plusieurs pistes possibles, mais il avait suivi la plus improbable, c'est ainsi qu'il procédait. Pourquoi venait-il de jeter ces documents dans cette minuscule poubelle alors que le laboratoire était à lui seul une décharge recouverte de papier. Il aurait très bien put lancer ça n'importe où, mais le jeune homme était un garçon d'assez ordonné avec ses affaires, quand il s'agissait des propriétés des autres, il s'en fichait éperdument. Il remit le tas de papier à peu près comme il était avant qu'il ne dégage le Voltali. Il avait osé toucher au pokémon du prof, l'animal n'avait pas dû apprécier de se faire réveiller pour ça, le jeune homme risquait un coup de choc à tout moment, mais il n'en avait que faire. Il fit signe à l'animal que son lit était remis à son état à semi-initiale. Le jeune homme se demandait à quoi devait ressembler le bâtiment une fois rangé et propre. Si jamais la battisse venait à brûler, il ne savait pas si le professeur chercherait à sauver ses recherches ou toute autres choses, difficile de deviner.
Il jeta le mégot dans la cigarette et se ralluma une clope, tirant quelques bouffées. Il lui restait des quantités astronomiques de choses à faire, comme nourrir les pokémons qu'ils décident de faire sortir de leurs balls chaque jour. D'ailleurs, en parlant de pokémons, le son caractéristique du téléphone sonna. Leo partit donc répondre. Ce n'était qu'un dresseur demandant à faire l'échange de certains de ses pokémons. Bah, tant qu'il ne demandait pas qu'il soit livrés avec un ruban attaché autour de chaque balls, cela ne le dérangeait nullement. Il partit chercher les balls en question, se répertoriant à l'aide du nom et prénom du dresseur et des étiquettes se trouvant sous chacun des emplacements. Ils auraient pu investirent dans quelque chose de plus informatisé et révolutionnaire, comme l'automatisme, mais ce n'était pas son problème à lui.

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Je regardai avec intrigue l'assistant près du Professeur, entrain de fumer sa cigarette, en rangeant des piles de papiers plus hautes que sa tête.

« S'cusez hein. Mais moi j'peux pas revenir. Je sais que vous en avez rien à battre, mais s'il vous plait, juste un tout petit peu de votre précieux temps. »

Mon ironie me calma. Moi qui avait été amicale, quelques secondes plus tôt, je préférai de loin être ironique, ce grand foutage de tronche permanant. Je me passais une main dans les cheveux, observant l'assistant réfléchir à une réplique. Pour l'instant, moi, je pensais au Pokemon que je pourrais avoir. Peut être un Roselia, comme celui de papa. Non, il était irremplaçable, celui là. Je connaissais pas grand chose aux pokemons. Je connaissais juste... euh... Les Roselias, et les Pikachus. Youhouu.

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"Le temps est aussi précieux que l'or l'est pour une personne avide."

L'assistant commençait déjà à ne guère apprécier la jeune demoiselle ci-présente. Elle avait l'air peut-être trop sûr d'elle, ou peut-être pas, mais elle possédait certainement un sens de l'humour douteux au vu de ses réplique. De plus, elle parlait relativement vulgairement. Et bien, on ne lui avait pas appris les bonnes manières à cette gamine ? Leo devait avouer qu'à son âge il était assez arrogant et voulait tout, tout de suite, ce qui n'avait jamais facilité la vie de ses proches. Si elle s'y mettait à son tour, cela n'allait pas allez. Et puis quoi encore, elle ne prendrait pas le même sentier que lui. Si elle était aussi désagréable, il était hors de question qu'il ose lui donner un des pokémons du laboratoire. Enfin, il était un peu hâtif dans ses conclusions. Qu'est-ce qui lui prouvait qu'elle ne serait pas le futur maître pokémon ? Et peut-être qu'il s'était légèrement emporté sur l'attitude de la jeune fille. Heureusement pour lui, il ne fit rien paraitre. Il affichait toujours son masque d'airain en toute circonstance, qu'il soit heureux ou en colère, que cela soit de la tristesse ou de l'étonnement. Il n'affichait jamais ses vrais intentions ou ses sentiments à travers des mimiques et des postures. Il regarda la fille de haut en bas, comme s'il l'analysait, et comme un doute persistait, alors qu'il posa son menton entre deux doigt dont le bras fut tenu par l'autre main au niveau du coude, il allait faire une chose qu'il n'avait pas encore fait. Lui poser une question assez fatidiques. Il jugerait selon la réponse de la gamine.

"Et explique moi pourquoi je devrais t'offrir un pokémon à toi plus qu'à un autre ? Comment suis-je certain qu'il sera bien traité et que tu ne l'utiliseras pas à des fins malsaines ?"

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